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10/08/2023
La bande-annonce nous avait bien appâtés, Marianne et moi, avec son idée de départ sympathique et son casting canadien à l'humour pince sans rire. À l'instar du troisième épisode d'OSS 117, ce film aurait du s'arrêter à ces quelques images et surtout à ces quelques répliques qui passeront à coup sûr dans nos expressions favorites : "Je suis content que nous ayons eu cette conversation"... alors que ce qui a précédé, l'expression corporelle et tout le reste montrent qu'il n'en est rien est vraiment collector.
Le public a-t-il été aussi rieur que nous ? Si j'en juge par sa programmation aux Halles (plus grand cinéma de France en terme de fréquentation !) il n'en est rien : une semaine avec 7 séances par jour, une semaine avec 1 séance par jour et silence radio... peut-on blâmer les programmeurs ? J'en doute puisque nous l'avons vu à Opéra dans une salle où nous étions... deux !
L'histoire commence bien avec ces scientifiques qui essayent de reproduire les conditions de vie rencontrées par un équipage envoyé sur la planète Mars. Reproduire un vaisseau à l'identique est facile mais reproduire les comportements humains est plus délicat... mais ils pensent avoir trouvé la bonne tactique.
Est-ce farfelu ? Je vois de temps en temps des propositions de participation à des projets divers et variés censés préparer les futurs voyages spatiaux sur de longues durées. Comment réagit le corps humain quand il est uniquement en position couchée pendant 3 ou 6 mois ? On pourrait penser dans un premier temps que c'est la "belle vie" mais pas sur que ce ne soit pas une torture si tout changement de position est "interdit".
Dans le film, les faux-astronautes se retrouvent à gérer une vie en collectivité dans un espace restreint, avec des règles à respecter, des pseudo expériences à réaliser (comme les vrais !) et ils reçoivent chaque matin une carte leur indiquant l'état d'esprit de la personne qu'ils sont censé représenté. C'est le nerf de la guerre car il est évident que dire qu'on est "d'humeur maussade" ne permet pas de caractériser l'attitude d'une personne pour les 24h suivantes. Très rapidement les différences entre l'équipage réel et le factice sautent aux yeux (et pas seulement puisqu'une femme joue un homme et inversement).
Si le film aurait pu brillament se décomposer en pastille de 2 minutes, il peine à trouver son rythme dans la continuité alors que les idées de scénario sont bonnes. D'où vient le raté ? Pas des acteurs qui assurent tous mais sûrement dans le rythme du film : un voyage de plusieurs années ne peuvent pas se compresser à l'écran en 90 minutes et les situations sont trop "visibles" pour que nous n'ayons pas l'impression d'assister à des saynètes sympathiques mais pas assez vivantes.
Bref, l'ennui pointe régulièrement le bout de son nez mais, quasiment à chaque fois, le scénario glisse une idée qui donne envie de repartir sans pour autant l'exploiter pleinement. il en ressort une sensation de gâchis difficilement explicable... et je suis bien embêté au moment de noter le film. A froid je repense essentiellement à ses bonnes idées mais je ne peux m'ôter de l'esprit qu'en sortant de la salle j'étais très déçu du résultat visible à l'écran. La moyenne ? Un peu moins ? L'originalité tendrait pour la première note, la réalité pour la seconde... nous verrons quand j'ajouterai ma critique sur cinexavier ;-)
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